
Faut-il tout reprocher à la Chine ?
D’abord découvert à Wuhan, province de Chine, le coronavirus a eu un impact d’ordre mondial insoupçonné. Si la Chine a été le premier pays à faire face à un confinement total de plus de deux mois, l’Empire du Milieu fait face à beaucoup d’interrogations concernant le nombre exact des victimes, les origines du virus et la mauvaise gestion de cette crise sanitaire.
Mais peut-on vraiment tout blâmer de la Chine ?
Un manque de transparence sur les origines du virus ?

« S’il y avait eu la liberté d’expression en Chine – s’il y avait eu de la transparence – le reste du monde aurait pu réagir plus rapidement, et cela n’aurait pas été aussi dommageable qu’il l’était ».
La Chine est accusée d’avoir été au courant de l’épidémie et de l’avoir cachée au monde entier. En effet, en décembre 2019, la Chine avait identifié un virus inconnu à Wuhan mais les autorités n’ont confiné la ville que le 23 janvier.

« Après un travail rétrospectif d’analyse des tests sérologiques, une équipe de l’hôpital Jean-Verdier affirme avoir eu un malade de Covid-19 près d’un mois avant les trois premiers patients officiellement déclarés positifs en France ».
Or, en France, un homme de 42 ans était déjà infecté fin décembre. C’est en réanalysant des prélèvements que des médecins de Bondy ont trouvé un cas remontant au 27 décembre 2019.
Cependant, personne ne pouvait évidemment suspecter le Covid-19 à cette période-là. En Chine, les premiers cas d’une mystérieuse pneumopathie ont été reportés aux autorités sanitaires de Wuhan le 27 décembre.
Le patient français originaire de Bondy a ressenti une forte fatigue durant une quinzaine de jours, mais n’a pas présenté d’autres symptômes. L’homme a tout de même été admis en soins intensifs, a reçu de l’oxygène et une antibiothérapie. Il rentre chez lui deux jours plus tard, pas totalement guéri mais suffisamment remis pour ne plus avoir besoin d’une surveillance rapprochée.
Des mensonges de la part du gouvernement ?

« La Chine affirme que 83 000 personnes ont attrapé le virus dans le pays.
Des chercheurs de l’école de santé publique de l’université de Hong Kong préviennent que ce chiffre pourrait être quatre fois plus élevé ».
Quatre mois après l’apparition du virus, la révision des chiffres par les autorités de Wuhan ont augmenté le nombre de morts de 50%, attribuant ce nouveau chiffre aux « rapports actualisés » et aux décès à l’extérieur des hôpitaux.
Cette révision des chiffres a jeté un doute supplémentaire sur le fait que la Chine ait caché le vrai nombre total de morts depuis le début.

« En France, il était assuré par le gouvernement que le port du masque était inutile pour toute personne n’étant pas malade ».
En Chine et plus principalement en Asie, le port du masque est banalisé et représente une protection personnelle pour toute personne étant malade ne voulant pas contaminer autrui.
Cependant, il était préconisé en France que respecter une distance de plus d’un mètre s’était avéré beaucoup plus efficace que porter un masque. Quelques jours plus tard, Jérôme Salomon, le directeur général de la santé, déclare lors de son point presse quotidien : « Nous encourageons le grand public, s’il le souhaite, à porter des masques, en particulier ces masques alternatifs qui sont en cours de production », contredisant le discours officiel tenu jusqu’ici par les ministres et révélant en réalité un choix délibéré de la part du gouvernement français de cacher la vérité afin de dissimuler la pénurie de masques, ces derniers étant déjà insuffisants pour le corps médical.
Dorénavant, certains commerces obligent le port du masque et on peut apercevoir une majorité de Français se balader masqués même dans les rues où le port du masque n’est pas obligatoire.
Ralentissement économique mondial

« La Chine ne se relèvera pas sur le plan économique ».
Côté business, la Chine a entamé sa reprise économique depuis le déconfinement le 8 avril.
Toutefois, confinement en Chine ne signifiait pas forcément arrêt total de l’économie. Bien au contraire, les marques ont su se réinventer en touchant leur clientèle via les réseaux sociaux et notamment par le biais du live streaming.
Comme en France, de nombreux consommateurs chinois ont pratiqué une activité physique chez eux pendant le confinement et les cours de fitness en ligne sont soudain devenus très populaires. En matière de service, le bien-être et les services d’éducation connaissent un intérêt jusqu’ici inédit de la part des consommateurs. La livraison de repas a connu une forte demande et cette demande persiste encore bien que certains restaurants vendent à emporter.
Certaines marques étrangères en Chine se mettent aussi à l’ère du digital afin de conquérir cette clientèle chinoise qui représente une part importante du marché.

« En France, un mois de confinement entraînerait une perte annuelle de produit intérieur brut de trois points environ ».
Depuis le déconfinement en France le 11 mai, l’économie française reprend tant bien que mal, soit avec « 400 000 entreprises qui représentent 875 000 emplois » qui ont rouvert.
Accédant à la phase 2 de déconfinement le 2 juin, c’est un retour à la normale très lent avec des contraintes de sécurité sanitaire et un dispositif de chômage partiel qui persistent et des salariés qui poursuivent le télétravail.
Certains secteurs industriels souffrent encore de rupture dans leurs chaines de production, étant donné leur dépendance vis-à-vis de composants venus de l’étranger et du faible niveau de leurs stocks.
Bien qu’elles accueillent les clients dans leurs boutiques physiques en nombre limité, certaines marques de luxe continuent à tirer avantage de la vente en ligne. Dior avait mis en place une visite virtuelle en 3D de son magasin situé dans le 8e arrondissement de Paris durant le confinement.
La population chinoise espionnée par les applications de géolocalisation

« La Chine surveille ses habitants grâce à une application pour suivre à la trace les malades du coronavirus ».
Avec ses 1,3 milliards d’habitants, la Chine possède un arsenal de surveillance de taille : caméras thermiques, drones de surveillance, applications mobiles de géolocalisation, scan de codes QR…
Pays à la technologie avancée, la Chine a créé une application mobile qui permet de détecter si un citoyen a été en contact avec une personne contaminée grâce à la géolocalisation et aux données personnelles des habitants.
La population chinoise étant déjà habituée à un environnement digitalisé grâce au paiement mobile via WechatPay ou AliPay, cette méthode est vue par les habitants comme un moyen utile et nécessaire afin de poursuivre la lutte contre la propagation du virus. Les habitants considèrent leurs données personnelles comme des éléments qui peuvent être utilisés pour le bien commun.

« STOP COVID, l’application de tracing que le gouvernement français entend mettre en place est toujours confrontée à d’importants défis techniques et politiques ».
En France, une application mobile similaire est en cours de perfectionnement. Nommée « StopCovid », cette application vise à tracer les déplacements des Français, en particulier de ceux atteints par le Covid-19, afin de surveiller les risques de nouvelles contaminations. Ce projet fait toujours débat et remet en cause la protection des libertés et des données personnelles. La Cnil (Commission nationale informatique et libertés) a d’ailleurs donné son accord pour la mise en place de StopCovid. Selon les dires du Premier Ministre lors de son allocution le 28 mai, StopCovid ne sera disponible qu’à titre strictement volontaire. L’application fonctionne sans géolocalisation mais sur la base de la technologie Bluetooth, qui permet aux appareils électroniques de communiquer entre eux à courte distance.
La Chine accusée de racisme anti-Noirs

« Des Africains sont stigmatisés en raison de la pandémie du Covid-19 ».
A Canton, dans le sud de la Chine, la chaîne de fast food McDonald’s a dû présenter des excuses pour avoir interdit aux Noirs l’entrée d’un de ses restaurants.
Parallèlement, plusieurs Africains ont raconté avoir été chassés de leurs logements, puis refusés dans des hôtels.

« En France, les premières victimes de ces craintes sont donc les personnes d’origine asiatique, se retrouvant stigmatisées et suspectées d’être porteuses du fameux virus ».
La communauté chinoise et plus globalement la communauté asiatique de France a été victime de discriminations et d’agressions depuis janvier, à cause de la psychose selon laquelle ils seraient porteurs du virus. De nombreuses vidéos postées sur les réseaux sociaux démontraient une réelle méfiance envers cette communauté, les usagers des transports en commun tentant de s’éloigner d’eux, d’autres tentant des les empêcher de monter dans les métros.
Les marques de VTC comme Uber ou Kapten avaient même refusé prendre en charge des clients d’origine asiatique.
La résilience est la clé

Et si les pays tiraient des opportunités de cette crise sanitaire ?
De nombreux rapports montrent le caractère résilient des entreprises en Chine qui ont su s’adapter à la situation notamment grâce aux réseaux sociaux et par conséquent, d’autres pays s’appuient sur ce modèle afin de préparer leur plan d’action.
La présente crise nous a forcé à prendre davantage conscience des métiers dit « essentiels », des interactions possibles à travers internet, que ce soit pour le travail, l’éducation ou le divertissement, mais également de leurs limites. Actuellement, l’heure n’est pas au digital detox mais au contraire à la digitalisation accélérée de notre mode de vie, sans pour autant délaisser les liens sociaux.
Durant cette période, les actions humanistes ont fait naître un sentiment solidaire commun comme les livraisons de repas pour les employés des hôpitaux.
Sur le long terme, les personnes vont davantage faire attention à ce qu’elles consomment et à la manière dont elles consomment. Elles vont consommer mieux, favoriser le circuit court et vont privilégier les voyages à petite distance à l’intérieur de leur pays, tout en profitant du confort qu’offre la digitalisation.